mardi 7 mai 2013

Le retour d'la p'tite jaquette

Ce matin j'étais pas mal stressée. C'était mon rendez-vous pour un entéro-scanner et je dois avouer que lorsque je l'ai passé il y a un peu plus de 2 ans, je suis restée traumatisée !!! Je l'ai passé en septembre 2010 et ce jour-là, j'étais découragée à l'idée de devoir ingurgiter 1500 ml d'un liquide au goût douteux. Primo, j'ai de la difficulté à boire une demie tasse d'eau et secondo, j'ai encore plus de problème quand le bon goût ne fait pas partie des options.

J'me vois encore en p'tite jaquette-à-craque-bleue en train de boire tout en me chantant des chansons dans ma tête... ou en essayant de me concentrer sur tout ce que je pouvais trouver comme pancarte ou mémo à lire, afin de ne pas vomir ma potion magique. Moi me faire dire : "madame, forcez-vous un peu" ... ça m'enrage ! Surtout quand on me dit de ne pas tenir de sac-au-cas-ou dans mes mains car ça dit à mon cerveau que je veux vomir. Ouiiii mais le plancher et les murs existent, demandez-leurs !!! Parce ce que sans sac, je vous laisse imaginer ce qui s'est passé après le premier verre !!! 

Donc, c'est avec en tête ce magnifique souvenir que ce matin je stress devant la quantité de bouteilles à boire, surtout que je suis à jeun depuis minuit la veille :
Total ... 6 verres, 1500 ml

 
 
Quand l'infirmière m'a donné les bouteilles en me disant de retourner dans la salle d'attente boire mes cocktails, j'avais envie de pleurer. Mais quand j'ai vu le nom du produit sur la bouteille, j'ai failli l'embrasser !!! Y'ont changé la solution au goût horrible par un liquide à la robe blanchâtre, faible en tanins mais riche en pseudo-noix-de-coco-sorbitol-magnésium-eau. J'irais pas jusqu'à dire que c'est un délice mais, quand même... j'ai vu pire. Je me suis donc installée dans la salle d'attente en ayant pris soin de mettre une jaquette-la-craque-par-en-arrière et aussi une jaquette-la-craque-par-en-avant , en trainant avec moi mon sac de vêtements, ma grosse sacoche qui doit bien peser 20 livres, le tout en essayant de ne pas arracher l'aiguille de soluté qui tient par la peur dans la seule veine disponible de mon bras. 
 
J'ai utilisé une nouvelle méthode afin de ne pas rejeter en jet mon délidouteux breuvage. Je mets mon Ipod à plein régime dans mes oreilles et, après avoir bu d'un trait le contenu de mon gobelet, j'me mets une pastille vicks dans la bouche. Ça enlève l'arrière goût d'hôpital. Pas folle la fille hein !!!
 
Finalement, on m'appelle dans la salle de scan. Je m'étends sur la minuscule civière et remerciant le ciel de ne pas souffrir d'un surplus de poids. Je viens de comprendre pourquoi on nous demande notre poids. Là, la madame technologue me dit avec son très très très discret sourire :
"Faut mettre vos 2 bras au-dessus de la tête, car quand l'injection de produit contraste va passer dans votre veine, il y a ÉNORMÉMENT de pression. "
 
Ça veut dire quoi ça.... ÉNORMÉMENT de pression ... j'ai comme soudainement peur d'exploser. Surtout qu'en entrant, j'ai entendu quelqu'un dire que le machin-bidule auto-injectable fonctionne mal. Ça aussi ça veut dire quoi "fonctionne mal" ???  J'ai comme plein d'images dans ma tête moi là là.
 
La madame-techno-joie-de-vivre m'avise avec son plus bel air bête que je vais ressentir une chaleur dans tout mon corps, que je vais avoir un drôle de goût dans la bouche et que je vais peut-être avoir des palpitations. C'est que j'en ai déjà des palpitation pis c'est même pas commencé. J'ai l'arrière goût de coconut dans bouche et je sue aussi. Mais bon, que la fête commence !!!


 
On m'enfourne dans le scan ... on prend une grande respiration... on retient ... on respire ....
Youhouuuuu .... je sens rien dans mes veines... je sens pas la grande chaleur ni le goût de métal ... je pense que la machine à injection est bloquée .... tout-à-coup que ça débloque d'un coup ... je commence à capoter ... Ma joyeuse madame-techno vient me voir. " maintenant on va faire le même test mais avec l'injection"
 ... Aaaaaah fiiiiiiou !!!
 
J'attends l'injection. C'est bizarre comment j'me sens. J'me sens comme un condamné à mort qui attend sa dose létale. Puis arrive la grande chaleur, c'est fou comme sensation dans tout le corps ... pis le goût de métal, pis les palpitations.... et y'a pas eu d'explosion dans ma veine, c'est rassurant. Après un allez-retour dans le scan, j'ai fini par voir la lumière au bout du tunnel, le test est terminé !!! J'ai réussiiiiii !!! Je suis fière de moi. Reste à voir la note que je vais avoir à mon examen !!! Ça, je vais le savoir mercredi prochain. Je mets ma switch à off parce que quand la cassette se fait aller, la spécialiste des scénarios catastrophes est capable de se créer dans sa tête toutes sortes de films d'horreur. J'essaie de contrôler mon p'tit côté hypochondriaque. En septembre 2010, j'ai eu une tumeur dans le petit intestin et je reste toujours avec une crainte de voir s'te bibitte-là refaire surface. J'essaie de ne pas vivre dans la peur et dans l'anticipation mais chaque test me rappelle par ou je suis passée.  Dans ma tête, je tente d'enlever les phrases qui commencent par  " tout-à-coup que ".

Des p'tites nouvelles de ma face ??? La guérison se porte bien. J'ai un visage un peu yoyo. Parfois ça enfle, puis ça désenfle. Il y a des périodes ou mes cicatrices sont plus visible, en particulier après 12 heures de travail à la pharmacie ou après avoir été jogguer.  Mais je m'assume de plus en plus. Voici ma plus récente photo :

 
 
 
Cette semaine, c'est l'été au printemps ! On a parti le chauffe-eau de la piscine et on a mis la toile solaire. Résultat : en revenant à la maison en fin de journée, la température de l'eau était rendue à
98 degrés Fahrenheit !!! C'est fou hein !!! C'est pas une erreur de frappe là ... 98 ! Maintenant, je dois m'habituer à porter des grands chapeaux et je déteste tellllllement. J'ai l'impression d'avoir un parasol sur la tête. Mais bon, dans la piscine au beau milieu de ma cours, ça passe ! Les lunettes soleil sont obligatoire mais ça, j'me plains pas !!! Le risque de récidive de cancer est de 50 % , c'est une statistique, une probabilité, mais pas une fatalité. J'me dis que je dois mettre toutes les chances de mon bord, ne pas jouer à l'autruche.  
 
 
 
J'ai commencé à faire du jogging et je trouve ça merveilleux. J'en suis à mes premiers pas mais avec le temps et la patience, je vais bien finir par jogguer comme les gens qui ont l'air de trouver ça tellement facile. Je fais mon parcours de 4,6 à 5 km lorsque le soleil se couche. Maintenant, j'ai un p'tit côté vampire, je sors m'entrainer seulement à la noirceur ! je fuis le soleil le plus possible. Le soleil me fait peur, va falloir que je l'apprivoise tranquillement... un jour à la fois !